Dimanche 28 novembre 1993, 21h
Avec les succès de «Banlieue» lorsqu’il monte pour la première fois sur scène en 1983, Karim Kacel amenait un souffle de fraîcheur à la «chanson française». Auteur, compositeur, il est aujourd’hui l’un des chanteurs les plus capes (sic) de sa génération. Prix de l’Académie Charles Cros pour «Petite sœur», prix du meilleur parolier remis en 89 par Léo Ferré, prix Georges Brassens… Avant de signer «Ruses de Sioux», Karim Kacel a déjà péché avec quatre albums ; avec la détermination des humbles, il trace la profession de foi, feintant le mensonge et l’ennui. Quand le raz de marée se fait trop ténu, il s’efface, pour fuir le Top 50. En finesse, aux accents funk, il s’inspire à la fois de la musique classique, du jazz et de la « dance », subtil mélange entre la tradition des ergs et la volupté mouillée des carrefours des villes de grande solitude. Avec au cœur la folie des chercheurs d’or, il impose une voix, la vraie, celle d’un crooner hors pair : chaude, écorchée, capable de vous envoûter a capella par un standard de Sinatra. Une liberté totale étonnante, la ferveur au creux de la gorge, comme si les mots voulaient encore dire quelque chose. « L’amour et la mort sont des sœurs charnelles / la vie est volage et la mort fidèle». Dans ce cocon lumineux, Karim Kacel se produit avec une formation acoustique composée d’Alexis Vedere à la basse, Marco Papazian à la guitare, Sydney Thiem aux percussions et Angelo Zurcolo au piano.