Jeudi 18 mars 1993, 21h
Quel est le point commun entre Enrico Pieranunzi, Jay McShann, Laurie Anderson, Chet Baker, Al Jarreau, Allen Ginsberg et le Los Angeles Philharmonic? Tous ont été accompagnés par l’un des meilleurs batteurs de l’époque. Le « chauve fou » Joey Barron, connu également pour sa participation à trois des plus importants groupes de jazz « évolutif » des années 80 et 90, à savoir le Bill Frisell Band, John Zorn Naked City et le trio Miniature, avec Tim Berne et Hank Roberts. Né en 1955 à Richmond/Virginie, Joey Barron a donné à ce jour des milliers de concerts et a enregistre plus d’une centaine de disques avec à peu près tout ce que le jazz compte de personnalités marquantes. Pourtant, après vingt-quatre ans d’intense activité jazzistique, il a eu envie de développer une approche plus personnelle de son instrument, jouant beaucoup en solo ou en petite formation. Ainsi son nouveau groupe « Baron down » est-il déjà original par son instrumentation inhabituelle : batterie, sax ténor et trombone. Et sa musique, qui renoue avec les marching bands de la nouvelle Orléans ou les envolées lyriques des musiciens free des années soixante, dégage une vitalité et une bonne humeur peu communes Et pour jouer ainsi sans le soutien harmonique d’un piano ou d’une basse, il lui fallait des souffleurs hors du commun : le tromboniste Steve Swell fait preuve d’une imagination sans limite et d’une endurance stupéfiante, jouant quasi simultanément lignes de basses, solos et contrepoints. Quant à Ellery Eskelin, c’est un saxophoniste ténor sans préjugés et flexible, qui a enregistré plusieurs disques sous son nom. Un très grand moment en perspective.