Vendredi 22 mai 1992, 21h
Chanson Guy Sansonnens s’était tu depuis plusieurs années, alors qu’il avait encensé la Romandie d’une empreinte poétique. Il en reste quelques-uns à murmurer les notes des « Oiseaux des Grands Fontaines » (médaille d’or de la Chanson), à se souvenir du marabout devenu aujourd’hui. D’autres ont pansé la plaie de « la mouche qui pique », ou étrenné les mots du « clown mouillé ». Non, ne sortez pas les 30 cm de votre placard, le chansonnier se refait un lifting, il se livre aux courbes du laser pour nous offrir un CD tout neuf. Ces nouveaux textes, un avant-goût pour une virgule après le mot « fin », où les mots faillissent dans la voix ; ils répètent le voyage de la peur, mettent des racines à la rencontre. « …Et s’il y a des îles au fond de toi… ne t’enlise pas dans cette gare ». Les décennies ne créent pas la rupture, et par saccades le parcours de Guy Sansonnens essaime les coups de cœur, les états d’âme.
